Faire du vélo à la campagne : comment se déplacer à Colombiers ?
Hors de villes quelle est la place du vélo au quotidien ? C’est un moyen pratique pour aller dans le bourg depuis les hameaux aux alentours. On s’y rend pour acheter son pain, pour aller l’agence postale ou à la mairie, pour participer à des activités sportives ou culturelles, pour aller à l’école etc… On peut aller à vélo voir des amis ou de parents à proximité. C’est avant tout sur de courtes distances que les déplacements à vélo sont attractifs. Pour se rendre compte de ce que l’on pourrait faire à vélo plutôt qu’en voiture, voici les temps de trajet à bicyclette sur la commune de Colombiers près de Châtellerault.
Combien de temps cela prend-il pour aller de chez soi à la mairie ?
Nous avons reporté sur une carte les temps de trajet entre les différents lieux-dits et le centre bourg. La commune est adossée à la colline. Suivant où l’on habite, c’est parfois en allant au bourg qu’on va le plus vite, dans d’autres cas c’est le contraire. Pour tenir compte des ces disparités l’aller et le retour sont mentionnés l’un et l’autre sur la carte. La vitesse à laquelle on se déplace à vélo varie suivant de nombreux paramètres : relief, vent, type de vélo, profil du cycliste… Nos chiffres sont des estimations.
Bien souvent les trajets ne prennent qu’une dizaine de minutes, au pire moins de vingt minutes dans les zones périphériques. Il faut environ dix minutes pour aller de la Grenouille à la mairie, une quinzaine de minutes depuis la Bougrière ou les Mottes. On voit qu’opter pour le vélo ne prend pas beaucoup plus de temps que de prendre la voiture. Cela offre d’autres avantages. C’est le moyen de faire des économies, de soigner sa forme et de contribuer à son niveau à la préservation de l’environnement.
Circuler localement à vélo
La route départementale D21 traverse la commune d’Ouest en Est en direction de Châtellerault. La D23 qui va de Naintré à Scorbé-Clairvaux la croise perpendiculairement. C’est sur ces axes que se concentrent le trafic automobile le plus important avant et après le travail. Le centre de la commune est une zone 30km/h, à la sortie de l’agglomération la vitesse est limitée à 70km/h.
Dans la journée on y circule facilement à vélo. C’est plus délicat lorsque le trafic devient plus important le matin et en fin d’après-midi. Globalement, les gens prêtent attention aux personnes à vélo. Ils ralentissent et respectent les distances pour doubler. Certains automobilistes vont au plus vite en traversant la commune. Leur conduite présente un danger pour ceux qui circulent à vélo.
Comment les cyclistes et les autres usagers peuvent partager les routes communales
Les routes communales sont souvent paisibles. Il est agréable d’y rouler à vélo. Quand on y a gouté, on n’hésite de moins en moins à choisir la bicyclette. L’état de la chaussée varie fortement. Le relief détérioré des bas-côtés peut être dangereux à vélo. Quand il n’y a personne en face mieux vaut rouler éloigné du bord de la route.
On y croise des voitures, des engins agricoles, des deux roues motorisés et des vélos. Ces routes font souvent moins de quatre mètres de large. Un cycliste occupe environ un mètre de la chaussée. Le code de la route nous indique qu’il faut respecter une distance d’un mètre cinquante pour le doubler. Dans ce cas la bonne pratique consiste à ralentir et mettre si nécessaire une roue sur le bas côté pour doubler. Il n’y rien d’étonnant à cela, c’est aussi ce que font deux véhicules qui se croisent sur les petites routes. Généralement les conducteurs adaptent leur conduite lorsqu’il croisent quelqu’un à vélo (merci à eux).
Quelques uns croient utile de klaxonner pour que le vélo se range sur le côté. Comment peut-on les informer que nous avons tous notre place sur la route ? D’autres foncent au delà du raisonnable sur les petites routes et mettent en danger les deux roues. Ils sont peu nombreux mais leur conduite mériterait d’être sanctionnée avant qu’ils ne blessent quelqu’un.
Comment utiliser la carte de déplacement vélo
Sur la carte les routes D21 et D23 sont marquées en jaunes. Ce sont les axes où se concentre le trafic automobile. Sur le réseau secondaire communal on est moins confronté aux automobilistes. Les côtes sont indiquées par une bordure rouge ou orange suivant la densité de la pente.
Aller dans les communes voisines à vélo
En l’absence de commerces (hors distributeurs), il faut aller vers les communes voisines pour trouver une pharmacie, un bureau de tabac, une boulangerie ou une supérette. Depuis Colombiers le plus facile à vélo est d’aller à Scorbé-Clairvaux.. Le trajet de cinq kilomètres environ comporte peu de dénivelés et la route est agréable. Pour se rendre à Beaumont, La Tricherie, Marigny-Brizay ou Naintré mieux vaut posséder un VAE pour franchir les collines. Celui-ci peut être utile pour aller plus loin à Lencloitre ou Châtellerault. La carte indique les temps de trajets VAE et différents itinéraires rapides ou sécurisés.
Comment favoriser la mobilité vélo dans les communes ?
Les cyclistes expérimentés se sont adaptés aux voiries communales. Il ont repéré les routes dangereuses à vélo et connaissent des itinéraires plus tranquilles. Ceux qui avec l’habitude savent comment trouver leur place sur la route, et communiquer avec les automobilistes. Avec un peu d’organisation on fait face aux difficultés. Il suffit de s’équiper pour se couvrir par mauvais temps et pour parer aux crevaisons.
Mettre en place une signalisation dédiée aux cyclistes
Les choses sont plus compliquées pour ceux qui débutent ou qui hésitent à la faire. Comment les aider à sauter le pas ? Le fléchage d’itinéraires adaptés aux vélos entre les communes est une mesure simple et peu coûteuse pour faciliter la vie des cyclistes. Le marquage au sol des voies renforcerait la signalétique. Cela montrerait qu’il faut adapter sa conduite sur ces routes partagées par les deux roues et les véhicules motorisés. On peut mettre à disposition des cartes des itinéraires cyclables et les partager sur la communication web.
Adapter et entretenir la voirie
Il sera difficile de créer des pistes cyclables partout dans les communes. Lorsque le trafic est faible les petites routes peuvent être partagées. La réparation et l’entretien des routes communales renforceraient la sécurité des voies privilégiées du déplacement à vélo. Les chemins ruraux qui constituent des raccourcis pour les cyclistes mériteraient un traitement permettant le passage de tous les types de bicyclettes.
Sécuriser le stationnement vélo
Le VAE se prête au déplacement à la campagne. Il permet à tous de passer les côtes. Avec lui on se rend facilement à une dizaine de kilomètres autour de chez soi (et même davantage). C’est le moyen d’aller sans transpirer au boulot à vélo. Le coût d’achat peut être réduit en faisant appel à l’aide de la collectivité. Pour parer à la crainte des vols, il est urgent de mettre en place des arceaux vélo dans les communes près des services et des commerces.
Témoignage
J’habite à Colombiers. il y a environ six ans j’ai acheté un VAE pour aller au travail à Châtellerault. La D21, route de la forêt, fourmille de voitures matin et soir. Pour ma sécurité et pour trouver du plaisir à pédaler j’ai cherché d’autres itinéraires. J’ai trouvé qu’il était commode de prendre la route communale du Rivalin puis le chemin du Pré Bardet. Quel dommage que la chaussée sur le chemin, puis sur les routes à proximité de forêt soient en mauvais état. J’ai opté pour un vélo tout chemin pour m’adapter à cette situation. Si l’on veut que tous puissent y passer, il faudra améliorer la qualité du revêtement des petites routes et des chemins.
En allant au travail, on prend plaisir à varier les itinéraires. Il m’est souvent arrivé de filer sur la ligne verte vers Scorbé-Clairvaux pour aller à Colombiers ensuite. C’est un parcours plus long enfoui dans la verdure. Il est parfait pour échapper à la canicule ou à ce vent de face qui vous casse les jambes. Quel bonheur que partir dans la nature au petit matin ou en sortant du travail. J’ai aujourd’hui une activité indépendante qui me laisse davantage de liberté pour découvrir de nouvelles routes à vélo.
Conclusion
Au final, on voit que l’on pourrait souvent prendre le vélo plutôt que la voiture. Dans un article intitulé “Le vélo rebat la campagne” les jours.fr affirmaient “que plus de 40 % des déplacements en zone rurale font moins de 5 kilomètres”. “Emmener les enfants à l’école ou chez le médecin, aller voir des amis ou la famille, faire une course ou une démarche administrative”, ce que le sociologue Yoann Demoli nomme “mobilité domestique” pourrait facilement être effectué à vélo. Pour convaincre la population de laisser la voiture au garage il est urgent de faire une place au vélo hors des villes. C’est un chantier sur lequel les différents niveaux de collectivités (communes, communautés de communes ou d’agglomérations, départements…) ont à travailler en concertation.
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