Pourquoi un tel sujet ? Simplement, parce que lorsqu’on enfourche un vélo il faut sortir des habitudes prises en voiture, et ce particulièrement à la campagne. En effet les rocades, les voies “rapides”, les grands giratoires, et tous les aménagements qui ont couvert notre territoire depuis les années 70 ne sont pas adaptés à une pratique du vélo en sécurité.
Certains axes sont d’ailleurs interdits aux cyclistes pour cette raison. A vélo on souhaite aussi éviter les détours. On ne va ainsi pas emprunter la rocade de Châtellerault pour traverser la ville par exemple. Mais encore faut-il connaitre le meilleur itinéraire qui va nous permettre de la traverser.
L’autre raison c’est qu’on ne connait pas toujours les petits chemins, les voies cyclables isolées de la circulation, les voies vertes, et tous les cheminements qui se sont créés par les piétons et les cyclistes au fil du temps. Dans une ville de taille moyenne comme Châtellerault lorsqu’on prend la voiture pour tous les déplacements du quotidien : le travail, les courses, les loisirs… On passe sans les voir devant ces chemins, ces voies cyclables, ces rues qui peuvent être empruntées par les cyclistes .
En l’absence de jalonnement ces itinéraires sont souvent difficiles à trouver lorsqu’on part à vélo dans un environnement que l’on ne connait pas bien. Les nouveaux aménagements cyclables qui fleurissent un peu partout sont parfois réalisés sans la mise en place d’une signalétique. Celle-ci se fait parfois plusieurs années après leur réalisation. D’ailleurs les pancartes sont souvent posées sur les grands itinéraires, mais pas sur les chemins de traverse qui sont utilisés par les cyclistes du quotidien. C’est le cas sur notre agglomération où le jalonnement a été fait uniquement sur la Scandibérique ou sur le réseau cyclable “Nord-Sud”.
La dernière raison c’est qu’un cycliste qui utilise le vélo pour se déplacer n’est pas un cyclo-sportif. Même si les deux usages peuvent être liés, ils sont différents. Prenons l’exemple d’une personne qui utilise quotidiennement son à vélo pour aller travailler. Elle a besoin d’un itinéraire sécurisé, car elle va le prendre par tout temps, de nuit comme de jour pour aller d’un point A à un point B qui sera toujours le même. Elle roule aussi au moment ou la circulation routière est la plus forte, le matin ou le soir. Elle va chercher aussi l’itinéraire avec le moins de détours car elle a une contrainte de temps, tout en cherchant le niveau de sécurité qui lui est propre. Dans un usage purement sportif, on peut choisir le moment où on va faire du vélo. S’il pleut on peut remettre à plus tard sa pratique. Quand la nuit tombe en hiver on laisse son vélo au garage, et en général le cylo-sportif ne s’arrête pas sur son trajet pour faire des courses. Enfin, il n’a pas besoin de savoir où il pourra laisser son vélo pour l’attacher en sécurité. Sur un même itinéraire, faire du vélo le dimanche matin n’a rien à voir avec une pratique en semaine, le matin au levé du jour ou le soir à la débauche. Cela est particulièrement vrai sur notre territoire rural en dehors de Châtellerault où les aménagements cyclables sont quasi inexistants.
Les applications pour les déplacements à vélo
Les applications qui peuvent aider dans le déplacement à vélo sont de plus en plus nombreuses. Nous pouvons en citer quelques-unes Geovelo, Komoot, Maps Me, Mappy Cz, Locus. Elles permettent toutes de se faire guider et de connaitre le temps de parcours. Elle ont parfois l’avantage de préciser le niveau de sécurité de l’itinéraire. C’est la cas notamment de Geovelo qui permet en plus de choisir le type de vélo utilisé : musculaire, VAE, cargo… Si vous êtes intéressé par le sujet, le site Biclou et Bidouille les a testé pour vous.
Elles permettent aussi d’importer des fichiers GPX pour pouvoir suivre un itinéraire déjà réalisé par une autre personne par exemple. Il est possible d’utiliser différents fonds de carte, ceux d’IGN ou d’Openstreetmap par exemple. Certaines offrent la possibilité d’être utilisées hors ligne. C’est intéressant pour éviter une surconsommation de batterie du téléphone et éviter les pertes de réseaux durant le parcours.
Cependant, même si les fonctionnalités sont de plus en plus nombreuses, aucune application ne fait tout cela à la fois. Il faut donc passer un peu de temps pour tester celle qui conviendra le mieux à sa pratique.
Surtout elle ne connaissent pas bien les petits chemins et leur état. Ils ne seront quasiment jamais signalés alors qu’ils peuvent être empruntés. Ces applications ont du mal à connaitre les nouveaux aménagements cyclables. Il leur faut souvent plus d’un an avant de les intégrer dans les itinéraires proposés.
Les outils de cartographie et de tracé d’itinéraire
Il s’agit ici de repérer son itinéraire et le tracer sur une carte. L’ avantage est de pouvoir visualiser les chemins qui sont souvent oubliés des applications. Surtout cela permet d’avoir un regard assez précis de l’itinéraire emprunté avant de prendre son vélo.
Parmi ces outils nous pouvons citer le routeur (outil de tracé d’itinéraire) B.router . Le tracé du parcours se fait assez simplement en cliquant sur des points de la carte. Il est possible de choisir différents types de vélos. On peut aussi utiliser différents fonds de carte.
Une fois le parcours tracé il est possible de l’exporter en format GPX. Cela permet alors de l’intégrer dans une application pour vélo ou alors dans un outil de cartographie tel qu’Umap. Umap vous permet de sauvegarder l’itinéraire et d’y ajouter des marqueur (points d’attention), d’utiliser différents calques, d’ajouter des photos. Cela permet de personnaliser votre carte et votre itinéraire et pouvoir les partager avec d’autres usagers par exemple.
Si ces outils s’avèrent très utiles, ils nécessitent toutefois un minimum de connaissances et de pratique.
L’information venant d’autres usagers
Les échanges avec les autres usagers permettent de découvrir des chemins, un passage méconnu, ou un itinéraire où la circulation routière est faible. Mais à quel type d’usager se fier ? Sans aucun doute à une personne qui prend régulièrement son vélo comme mode de déplacement. Il faut rester vigilants sur les conseils des personnes utilisant leur vélo uniquement dans un mode sportif pour les raisons que nous avons évoquées ci-dessus.
Pour connaitre d’autres usagers les associations d’usagers sont très utiles. A Vélo Châtellerault fait partie de ces associations qui permettent le partage d’itinéraires dans de simples échanges entre
Ainsi j’ai pu découvrir qu’à Châtellerault il existait la rue des Eaux Bues pour me rendre à la zone d’Argenson en sécurité ou qu’on pouvait aller à l’Hôpital à vélo sans passer par la rocade. J’ai appris que comme moi certains n’empruntaient jamais la rue Clémenceau en double sens cyclable car trop dangereux.
J’ai découvert qu’on pouvait emprunter le chemin du Pontereau pour se rendre de la route de Chauvigny à Cenon-sur-Vienne et à Availles-en-Châtellerault ou cette ancienne voie de Tramway entre Vouneuil-sur-Vienne et Bonneuil-Matours
Une fois qu’on prend régulièrement son vélo on devient vite cet autre usager qui va découvrir un chemin caché, un passage méconnu qu’on aura envie de partager à son tour.