J’ai retrouvé Myriam dans sa boutique bio peu après le pont Henri IV à Châteauneuf. Cette commerçante habite Antoigné. Elle fait partie des gens qui se déplacent quotidiennement à vélo. Je lui ai demandé de partager son expérience de cycliste.
Je me déplace à vélo pas seulement pour des raisons écologiques
Depuis toujours je suis sensible à la préservation de l’environnement. C’est l’une des raisons qui m’a amenée à délaisser ma voiture, qui roule maintenant peu souvent, pour le vélo. Le plus souvent j’effectue le trajet de cinq kilomètres de ma maison à ma boutique quatre fois par jour. Cela représente environ 6000 kilomètres annuels. Les avantages économiques et surtout pratiques ont définitivement fait pencher la balance en faveur de mon vélibleu qui stationne devant la boutique. Cela fait plus de trois ans qu’il m’accompagne. Il me fait gagner du temps. Lors de la pandémie de covid, il m’a été utile pour effectuer la livraison au domicile de mes clients dans un rayon de quinze kilomètres autour de la ville. Les personnes appréciaient de me voir arriver à bicyclette. Convaincue des avantages offerts par l’assistance électrique, je compte acheter bientôt mon propre VAE.
Je fais tout à vélo
C’est naturellement à vélo que j’accompagne mes enfants à l’école, qui pédalent à leur tour sur le chemin. Chez nous tout le monde fait du vélo. Je fais mes courses à vélo avec les sacoches et un panier. Au delà de l’argument écologique, au quotidien c’est l’aspect fonctionnel du vélo qui l’emporte. Quand je dois emporter des produits dans les boutiques de la rue Bourbon, c’est super pratique j’y suis en deux minutes. J’ai juste le pont à traverser puis je prends en face et je gare mon vélo à proximité à l’arrivée. En voiture il me faudrait faire un beau détour, chercher une place de stationnement avant de terminer à pied. La voiture en ville c’est une contrainte. Il n’y a pas photo, le vélo c’est vraiment un gain de temps et c’est tellement plus plaisant.
Et si il pleut ?
Pour celui qui a l’habitude, les aléas du temps ne sont pas un soucis. Je me suis équipée. Le pantalon de pluie est rangé dans mes sacoches. Je me souviens même m’être déplacée sous la neige en réduisant l’allure. Je réponds aux personnes qui s’inquiètent de me voir partir sous la pluie :”J’ai un K-way, le pantalon de pluie est toujours avec moi, ne vous inquiétez pas j’ai tout ce qu’il me faut pour me protéger”. Quand il fait froid c’est la même chose, il suffit de se couvrir. Mon conseil, il faut s’équiper, revêtir les vêtements adaptés. C’est une question d’habitude et ça passe sans soucis.
La ville à vélo
Les aménagements cyclables ne sont pas toujours à la hauteur. Parfois je préfère rester sur la rue plutôt qu’emprunter des pistes cyclables dangereuses. C’est le cas par exemple de l’avenue Foch entre la Fauvette et le Leclerc. Le choix d’une piste cyclable sur le trottoir est discutable. Sur celle-ci il n’y a pas assez de place pour les piétons et les vélos. Le stationnement empiète souvent sur la zone dévolue aux cyclistes. On est exposé au gens qui sortent de chez eux et qui ne voient pas les vélos arriver. C’est hyper dangereux, une piste cyclable sur le trottoir cela devrait être interdit.
Sur l’avenue Pierre Abelin le passage des ronds points reste délicat pour les cyclistes. Ce danger existe aussi sur le boulevard d’Estrées. La piste cyclable sur le trottoir est confrontée à la sortie des garages. Même une voiture qui sort doucement, elle ne vous voit que lorsque son capot est déjà largement sorti devant vous.
Conseils aux débutants
Le contexte est favorable aux cyclistes qui sont de plus en plus nombreux. Il y des efforts qui sont faits. On voit de plus en plus aménagements cyclables. Par principe je considère que les automobilistes ne perçoivent pas spontanément les personnes à vélo. Ils se concentrent naturellement sur leurs congénères. C’est pour cette raison qu’il faut faire attention aux voitures. Quand j’arrive à une intersection, je cherche le regard du conducteur pour m’assurer qu’il m’a vu. C’est ma technique pour ne pas me faire renverser. Dans le doute je ralentis.
Je m’habille de façon colorée, mon imper rouge, un gilet fluo, des vêtements pour être visible. C’est pourquoi j’évite d’être uniquement habillée de noir. J’applique ce que j’avais appris pour le permis moto, je prends ma place sur la route. C’est ainsi qu’il faut éviter de rouler au ras du trottoir et encore moins le long des voitures en stationnement. Ceux qui ne le font pas s’exposent à être serrés sur le côté par les automobilistes et risquent la chute. Pour ces raisons quand j’entre sur la grand rue Châteauneuf à la sortie du pont Henri IV je roule volontairement presque au milieu de la chaussée. La largeur de la rue ne permet pas les dépassements sécurisés. Ma position oblige les automobilistes à ralentir et cela évite le risque d’accident.
Je trouve la piste du grand rond point de la Poste dangereux à vélo. J’ai remarqué qu’en évitant la piste cyclable j’étais mieux prise en compte par les voitures à l’arrivée aux intersections. Quand je suis dans le trafic je suis mieux vue. Le conseil à retenir c’est qu’il faut prendre sa place.
En ville n’hésitez pas à vous mettre au vélo
Franchement n’hésitez pas à vous mettre au vélo, vous y trouverez plein d’avantages. C’est le moyen non négligeable de faire des économies et en ville vous verrez c’est tellement plus pratique. Quand on n’en a fait l’expérience on a aucune envie de faire marche arrière.